A l’assaut des alpages avec un berger !
Mis à jour le 20 octobre 2021
Sur le parking du lieu-dit Le Tabagnoz, en direction du col de la Faucille, les yeux sont encore un peu ensommeillés. Il est 7h45, heure du grand départ pour l’alpage de la Germine où Samuel, berger et accompagnateur en montagne, va nous faire découvrir les différentes races de vaches dont il prend soin. Nous avançons paisiblement dans le petit matin au cœur des prés, entourés de forêts de résineux.
Un alpage à mi-chemin entre l’Ain, le Jura et la Suisse
Samuel nous apprend notre objectif du jour : trouver les 110 vaches réparties sur 130 ha, dont 40 ha en réserve naturelle de la haute chaîne du Jura et 90 ha sur Suisse. Mais d’abord, le berger doit déplacer sept vaches d’un parc à l’autre. Il s’engouffre dans les prés-bois et bientôt, nous l’entendons appeler ses animaux : « Yaaa, yaaa ! ». « C’est l’homme qui murmure à l’oreille des vaches ! », plaisante Isabelle tandis que les ruminantes meuglent à leur tour.
Des vaches Simmental, Prim’Holstein, Aubrac, Limousine…
Les sept belles rejoignent leurs congénères que nous suivons sous le tintement fabuleux de leurs cloches. Ce sont des génisses, l’occasion pour notre guide d’expliquer les différents stades de vie d’une vache. Le syndicat d’éleveurs du canton de Genève, groupement pastoral pour qui le berger travaille, possède de très nombreuses races bovines : Simmental, Prim’Holstein, Aubrac, Limousine, Hereford, etc. Les enfants s’approchent d’elles et les caressent doucement pour ne pas les effrayer. « C’est doux… Oh, regarde, celle-ci a un piercing ! »
Marcher en altitude de bon matin
Nous poursuivons notre périple à travers des prés couverts de gentianes. C’est bon de marcher au cœur de la nature encore fraîche. Le berger observe ses animaux pour déceler un problème de santé éventuel. Boiteries, yeux blancs, mamelles gonflées, etc. Nous nous arrêtons brièvement devant deux vaches Prim’Holstein, mais ce sont définitivement les Aubrac qui remportent le plus franc succès. « Trop mignonnes ! », « On dirait qu’elles sont maquillées ! »
Près des ruches, découverte de la vie des abeilles
Un peu plus loin, Samuel nous présente ses ouvrières : des abeilles d’alpage qui lui fourniront cette année entre 80 à 100 kg de miel. « Elles débutent leur travail en plaine, puis je les monte ici, à environ 1200 m, fin juin. » Saviez-vous que pour fabriquer le délicieux miel de sapin, les abeilles dévorent un festin de crottes de pucerons, qui ont eux-mêmes mangé la sève du résineux ?!
Frontière franco-suisse
Pendant que Mafalda cherche les sauterelles, nous marchons sans le savoir sur les pistes de ski de La Vattay et passons la frontière : un bloc de pierre signifie le passage de France en Suisse. De là, nous admirons le sommet de la Dôle à 1677 m. Il est temps de redescendre au chalet d’alpage de La Germine où Inouk, le chien de Samuel, nous accueille avec gaieté.
Traite de la chèvre et petit-déjeuner campagnard
C’est la Petite Maison dans la prairie… Samuel, son épouse et leur fils élèvent des poules, des lapins, une chèvre alpine et un mouton Thônes et Marthod. Adultes et enfants s’essaient à la traite de la chèvre, avant de s’installer dehors autour de la table du petit-déjeuner. Qui veut un œuf au plat fraîchement pondu ? Chocolat chaud, thé, café, cake aux pommes maison encore tout chaud, grosses tranches de pain de campagne, Comté, miel maison, confiture de fraises maison. Les vacanciers se régalent sous le soleil. « Comment ne pas adorer cette sortie ? », me demande Maïté tout sourire.
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