Dameur des pistes de ski l’hiver et Berger l’été !
Mis à jour le 20 octobre 2021
Jean Simon Vandelle, dameur au massif franco-suisse de la Dôle, l’un des principaux sommets de la Station des Rousses, est un habitué du travail de nuit. Depuis 39 saisons, il monte, dès deux heures du matin, à bord de sa machine jusqu’au sommet des pentes enneigées. Avec la lame de l’engin, il nivelle la neige et laisse la fraise moudre l’or blanc pour le rendre compact. Tout un art qui nécessite de connaître parfaitement le terrain et d’aborder en connaisseur les généreuses Montagnes du Jura. Résultat, au petit matin juste avant 9h : de jolies pistes bien lisses pour des skieurs heureux !
Plénitude de la nuit au coeur des sapins du Jura
Au volant de sa dameuse, en pleine nuit, Jean Simon savoure le silence et la solitude qui règne dans ce paysage de neige. Au cœur des grands sapins blancs, il est seul et paisible, à l’image des skieurs qui viendront, dès les premières heures du jour, profiter de la poudreuse fraîche. « J’aime cette liberté que me procure mon métier et cette vie décalée. »
Les pistes du Jura n’ont pas de secret pour eux !
Les onze dameurs de la Station des Rousses se répartissent chaque matin le travail : pour certains, ce sera les Jouvencelles, pour d’autres La Serra, pour d’autres encore le Noirmont ou les pistes de ski de fond. Chaque dameur connaît parfaitement les pistes et même dans la nuit noire, pas question de se perdre dans les montagnes jurassiennes !
Eliot, Arthur, Valentin et les autres sont presque tous saisonniers, à l’instar de leurs collègues pisteurs qui s’assurent de la sécurité des pistes. Lorsque la saison de ski se termine, ils en commencent une autre… Direction les prés !
Vivre la montagne, au fil des saisons
En effet, Jean Simon, comme ses deux fils Benoît et Sébastien, ne quittent pas leurs montagnes jurassiennes l’été. Simplement, ils voient les skieurs et le grand manteau blanc laisser place aux randonneurs et aux vaches dont les cloches résonnent dans l’immensité des verts pâturages… Dameurs, pisteurs, moniteurs de ski ou déneigeurs l’hiver, les gardiens de nos loisirs enneigés deviennent bergers en alpage, bûcherons ou agriculteurs l’été.
Le ski, une histoire jurassienne
Cette vie de montagnards est intrinsèquement liée aux Montagnes du Jura : dès le début du XXe siècle, les paysans, les postiers ou encore les enfants se rendant à l’école ont fabriqué leurs propres skis avec des bois du Jura, des armatures de tonneaux et tout ce qu’ils trouvaient dans leurs ateliers de tournerie. Une façon d’abolir les distances pendant des rigoureux hivers… Puis, le tourisme suscité par les sports d’hiver a permis à la Station des Rousses de s’affirmer dès les années 30 comme une station emblématique du Massif, limitant ainsi l’exode rural et favorisant une agriculture de montagne, respectueuse et de qualité
Skier sous le soleil des Rousses, un plaisir pur !
Mais revenons à Jean Simon, notre dameur. Après un casse-croûte revigorant en compagnie de toute l’équipe vers 10h, ce Bois d’Amonier s’offrira une sieste bien méritée avant de retourner sur les pistes ensoleillées. Pour skier cette fois ! « Avec une si belle météo, ce serait dommage de s’en priver… »