Les bonnes raisons de venir en automne dans le Jura
Mis à jour le 5 septembre 2024
Une explosion de couleurs
L’automne s’installe et les arbres se parent d’une palette multicolore allant du jaune doré au rouge vif. Des forêts au vignoble, l’automne inspire à la Nature une gamme de couleurs flamboyantes et aux visiteurs des instants suspendus propices aux retrouvailles… Les jours diminuent, les températures aussi. La lumière irise, l’ombre s’étend. Une douce prolongation des soirées étoilées de l’été s’installe. Du jaune orangé au rouge flamboyant, la Nature irradie.
Dans le Jura, les couleurs fauves de l’automne s’étirent jusqu’aux premiers jours de novembre, avec un pic rutilant pendant la première quinzaine d’octobre. Le Haut-Jura mue le premier, mi-septembre, puis la vague chatoyante se propage progressivement jusqu’au vignoble et à la plaine bressanne… L’atmosphère de cette période bénie dégage le ciel, et la vue lointaine met en valeur la splendeur mélancolique des forêts.
Xanthophylles, bêta-carotène et anthocyanes : une histoire de pigments
Alors que les résineux restent monochromes, les feuillus jurassiens ont reçu le signal ancestral qu’ils doivent arrêter leur photosynthèse. Ils retirent le manteau de chlorophylle de leurs feuilles et mettent à l’abri de leurs racines, branches et troncs azote, fer, manganèse et d’autres substances indispensables jusqu’à l’arrivée du prochain printemps.
Ce processus explique l’apparition des pigments jaunes, orangés et rouges sur les feuilles. Ils sont toujours présents dans les feuilles, mais la chlorophylle les domine et les masque aux beaux jours. Le beau jaune doré est apporté par les pigments xanthophylles, de la famille des caroténoïdes. Leur cousin bêta-carotène absorbe les rayons intenses bleus et rouges du soleil et donne aux feuilles leur ardente couleur orangée. Quant aux pigments anthocyanes, ils sont responsables de la couleur rouge vif des feuilles. La production d’anthocyane augmente considérablement à l’automne et protège l’arbre contre les UV et les radicaux libres. (Les œnophiles auront noté que ce sont ces mêmes anthocyanes qui confèrent sa couleur au vin rouge).
La brûlante frénésie de l’été laisse gentiment place à un rythme plus lent propice à l’observation… Celle de ses enfants qui franchissent un nouveau cap scolaire, celle des rayons des grands magasins sur lesquels s’entassent des milliers de caisses de vin du Jura pour les foires éponymes.
Contemplations et rêveries
C’est le moment de ressortir un vieux pull irlandais et de laisser son regard se perdre dans le lointain, le front plissé (mais pas par les soucis) et les joues rosies. Une brume blanche inonde l’orée, le vent fait craquer les branches et danser les feuilles. Celles-ci se ramassent à la pelle.
Il n’est pas rare alors d’apercevoir dans la campagne jurassienne des animaux en quête de provisions. Le cerf, si farouche à l’ordinaire, en devient imprudent. Il se concentre essentiellement sur les femelles qu’il veut charmer et les autres mâles qu’il veut éloigner. C’est le moment idéal pour l’observer et entendre au loin retentir son brame rauque. Son cousin le chevreuil sort parfois des bois dans un élan d’une élégance saisissante pour marauder des fruits jusque dans les jardins. L’écureuil accumule noix, noisettes et glands qu’il cache ensuite afin de ne manquer de rien en hiver. Sangliers, laies et marcassins courent les champs pour y dévorer maïs et céréales lorsque leur milieu naturel ne leur procure plus suffisamment de vivres. Et le renard, lui, n’hésite plus à s’attaquer aux poulaillers tant son ventre réclame son dû.
Dans le ciel, un théâtre infini s’ouvre à vos yeux sensibles à la poésie légèrement amère de la saison. Les oiseaux dansent par milliers. Échassiers, passereaux et rapaces se croisent et se mêlent, affairés qu’ils sont à rejoindre leurs quartiers d’hiver. Les chants du cassenoix moucheté, de la fauvette à tête noire et du pouillot véloce retrouvent leur vitalité. Les chouettes, la gélinotte des bois et le rouge-gorge défendent bruyamment leur territoire et leur progéniture.
Une expérience inoubliable !
Pour organiser une sortie :
06 31 79 54 33 labesaceafondue@gmail.com
Des odeurs puissantes et vivifiantes
Quand les voiliers de Vouglans ont affalé leurs voiles, quand les terrasses des campings sont remisées, c´est en automne que l´on peut s’enivrer d’odeurs puissantes et vivifiantes, d’humus, de musc, de champignons et de feu dans la cheminée.
La nostalgie de l’enfance revient dans l’acidité d’un panier de pommes, dans l’odeur chimique des fournitures scolaires toutes neuves, dans l’amertume d’un chocolat chaud fumant et légèrement épicé, dans l’ivresse des raisins en décomposition après les vendanges, dans la suavité du gâteau du dimanche tout juste sorti du four, dans l’âcreté de la naphtaline d’où on ressort écharpes et bonnets…
Et si on s’éloigne de son pupitre, Soufflant doucement en faisant le pitre, On pourra comme dans une épître, Tracer des mots doux sur la buée des vitres…
Carte des couleurs d’automne dans le Jura
Quelle est la meilleure période pour les couleurs d’automne ?