Quentin Fillon Maillet, le héros jurassien du biathlon

Tout le Jura en est fier et le monde entier a suivi ses exploits aux JO avant qu’il ne rafle le gros globe de cristal de champion du monde tant convoité. Le talent et le succès de Quentin Fillon Maillet, originaire de Saint-Laurent-En-Grandvaux, s’est construit sur les terres du Jura. Entretien exclusif avec notre champion, qui a marqué à jamais l’histoire du biathlon.

Quel rôle a joué le Jura dans votre parcours de champion jusqu’au sommet ?

QFM : « Un grand rôle clairement, parce que pendant mes études, j’aurais pu partir pour d’autres massifs, Savoie, Haute-Savoie ou même le Vercors, mais j’avais tout sur place et j’aime beaucoup le Jura, le plus beau cadre pour l’entraînement selon moi. Le Jura m’a porté tout au long de ma carrière sportive. L’été, je fais beaucoup de vélo, course à pied, ski roues et toutes les infrastructures nécessaires sont là avec en plus des sites variés : lacs, sommets, rivières, de belles forêts… Ça motive au quotidien pour sortir de la monotonie de certains entraînements. Je suis le premier supporter de mon Jura parce que c’est là où je suis né, là où j’ai grandi et là où je continuerai à vivre sans aucun doute. »

© Christophe PALLOT/AGENCE ZOOM

Quels lieux vous relient tout particulièrement à la terre de votre enfance ?

QFM : « D’abord, les Tuffes à Prémanon, mon principal lieu d’entraînement. C’est un passage incontournable car c’est là que j’ai progressé. J’ai vu le site évoluer, c’est vraiment un lieu qui m’a aidé dans cette quête du Graal olympique en tant que biathlète. Après, j’adore compléter par un entraînement plus ludique l’après-midi vers le site magnifique des 4 Lacs, avec de la course à pied, un tour de vélo. J’apprécie la variété des lieux, lacs, rivières, cascades ou points de vue, on peut changer de cadre en fonction des envies, de la météo. Je me souviens l’hiver dernier, il pleuvait et je me suis dit : « il y a quand même quelque chose à faire malgré cette météo médiocre ». J’ai enfilé un vêtement de pluie, je suis allé courir aux cascades du Hérisson et finalement, une sortie qui devait être pénible s’est transformée en un superbe moment avec de beaux souvenirs. Voilà, dans le Jura, j’arrive toujours à relier le ludique, le paysage et la qualité de vie. »

© Michel Cottin/Agence Zoom

Le biathlon nécessite calme, persévérance, ténacité, précision… Tout à fait représentatif de l’esprit jurassien en général et de votre personnalité en particulier ?

QFM : « Oui l’esprit jurassien coule dans mes veines et m’a sûrement permis d’en arriver là. Ça m’a valu quelques surnoms, comme « le morbac » parce que je ne lâche jamais rien, « le cannibale » parce que j’ai tout raflé sur les Jeux de Pékin ! La vie en campagne peut aider à avoir un caractère fort, pas étonnant qu’il y ait beaucoup de fondeurs issus du Jura. Ici, l’esprit de travail et de famille est bien présent. »

Champion du monde & quintuple médaillé des jeux olympiques de Pékin

Vue drone des Hautes-Combes en hiver © Stéphane Godin/Jura Tourisme

Vue drone des Hautes-Combes en hiver © Stéphane Godin/Jura Tourisme

Paysage des Hautes-Combes enneigé © Stéphane Godin/Jura Tourisme

Paysage des Hautes-Combes enneigé © Stéphane Godin/Jura Tourisme

Est-ce que votre future vie de superchampion passe toujours par le Jura ?

QFM : « Oui bien sûr, sans aucun doute. Après la Coupe du monde à Oslo, j’ai pris beaucoup de plaisir à m’y reposer, ça faisait longtemps que je n’étais pas revenu. Quand je suis rentré à Saint-Laurent après les JO, j’ai été acclamé, il y avait un monde fou sur la place du village, c’était beau les gens avec les larmes aux yeux comme si j’étais un héros. Vraiment un bon moment. Après j’ai soufflé, avec enfin des vacances, puis retour à l’entraînement dans le Jura ! »